Emmanuel Macron a annoncé hier soir la réouverture progressive des écoles, des collègues et des lycées à compter du 11 mai. La FSU tient à rappeler le droit de chaque personnel et chaque usager à la sécurité sanitaire.
Si réouverture il y a, les personnels et les usagers doivent avoir la garantie que tout est mis en œuvre pour empêcher l’entrée du covid 19 dans les établissements et l’émergence de nouveaux foyers d’infection. Seul le dépistage systématique peut le permettre.
L’application des gestes barrières n’est pas plus possible maintenant qu’avant le confinement. La distanciation sociale est impossible. Une classe de taille moyenne ne peut contenir 25 pupitres espacés d’un mètre. Pour les déplacements dans les couloirs un rang de 25 élèves s’étire sur 25 m, deux rangs peuvent se croiser dans un couloir de 2m de large mais pas aux passages de porte, les élèves de 3 ans ne peuvent pas comprendre la nécessité des gestes barrière, s’empêcher de se toucher le visage ou mettre les objets à la bouche.
Le lavage régulier des mains est impossible. Avec une petite dizaine de lavabos dans les écoles de 200 élèves et une vingtaine de lavabos dans les lycées de 2000 élèves, nous ne sommes pas en mesure de garantir aux parents que leur enfant pourra se laver les mains au moins une fois dans la journée.
Enfin comment garantir la distanciation sociale dans les cours de récréation, dans les transports scolaires et dans les restaurants scolaires où bien qu’espacés, les élèves devront enlever leur masque.
Emmanuel Macron nous assure qu’un masque sera remis à tous les déconfinés. S’agit-il d’un masque par jour pour les 12 millions d’écoliers, collégiens et lycéens français ?
L’école n’est pas une garderie pour permettre la reprise de l’activité économique, les professeurs et les élèves doivent pouvoir être libérés de tout souci sanitaire pour pouvoir se consacrer pleinement à la restauration du lien pédagogique.
Le service public d’Éducation nationale doit garantir la sécurité sanitaire de tous ses personnels, de tous les élèves et de leurs familles. Il en est de même pour les agents de collectivités territoriales qui travaillent dans les établissements : agents techniques des collèges et des lycées, ATSEM, agents de service, auxiliaires de vie scolaire. Si tel n’est pas le cas, la FSU sera aux côtés des personnels qui soucieux de leur santé et de la santé de leurs élèves et de leur famille, exerceront leur droit de retrait.
La FSU exige, avant toute décision de réouverture des crèches et des établissements scolaires, des garanties concrètes de la part de l’Etat et des employeurs territoriaux :
– Sur le dépistage de tous les personnels, des jeunes enfants et des élèves ;
– Sur la mise à disposition, sans délai, de matériels de protection pour les personnels ;
– Sur le suivi sanitaire des agents par la médecine de prévention ;
– Sur la mise en place d’un protocole sanitaire de reprise pour tous les personnels et des utilisateurs dans les différentes structures d’accueil.