Protection de l’enfance : au-delà de l’urgence !

Ce mardi 8 avril, la commission d’enquête parlementaire « sur les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance » a rendu ses conclusions alarmantes faisant état de la situation désastreuse du secteur de l’aide sociale à l’enfance. Ces conclusions arrivent quelques mois seulement après la décision-cadre de la Défenseure des droits qui pointait fin janvier « des dysfonctionnements globaux, qui engendrent des atteintes graves et massives
aux droits de l’enfant ».
Ces constats ne font que confirmer les alertes que la FSU Territoriale émet depuis plusieurs années, avec les autres organisations syndicales et les professionnel.le.s. Manque de moyens, disparité des conditions d’accueil des enfants entre les départements ou encore épuisement de professionnel.le.s en sous-effectif et sous-payés. En conséquence collectivités et employeurs peinent à recruter des travailleurs sociaux. En témoigne le fait qu’aujourd’hui un éducateur sur deux a quitté le métier au bout de neuf années d’exercice (source DREES).
De plus, les écoles de formation en travail social n’attirent plus, ce qui renforce la pénurie de professionnels. Les enfants confiés, sous protection, sont les premiers à payer le prix des décennies d’austérité budgétaire qui touchent ce secteur. Le rapport souligne en outre que, comme dans les secteurs de l’autonomie ou de la petite enfance, cette situation ouvre la porte aux entreprises privées lucratives qui n’hésitent pas à faire du profit sur le dos des publics les plus vulnérables.
Malgré quelques avancées sporadiques, la loi de 2022 relative à la protection des enfants est restée très en deçà des ambitions affichées. Et alors que les collectivités départementales souffrent d’une absence chronique de moyens et de latitude, cette loi a engagé les départements dans de nouvelles dépenses sans véritable financement. Le constat est aujourd’hui accablant.
Et pendant ce temps, les parlementaires débattent d’une nouvelle proposition de loi visant à durcir la justice des mineurs, perçus comme une menace alors qu’ils sont de plus en plus victimes, comme en témoigne l’augmentation inquiétante des informations préoccupantes recueillies par les services d’aide sociale à l’enfance.

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