Suite à la mobilisation organisée par RESF le mercredi 26 mai, une délégation composée de Mme Séverine Botte et M. Luc Farault (Lycée Buisson d’Elbeuf), Mme Delphine Morisse (LP Grieu de Rouen), Mme Delphine Cauquil (Lycée Les Bruyères de Rouen) représentant des établissements où sont scolarisés les jeunes lycéens, et de Mme Dominique Krempp et M. Jean-Paul Weiller du Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) a été reçue par M. Cordier, Secrétaire Général et Mme Wlad-Popa, Directrice adjointe de la direction des migrations et de l’intégration.

En préambule, M. Cordier et Mme Wlad-Popa nous ont expliqué qu’ils appliquaient une politique républicaine et humaine (ils appliquent les règles votées par le parlement sinon il n’y a plus de société) et étaient conscients de l’impact considérable des OQTF sur les personnes mais ils appliquent la réglementation et considèrent que ce sont les personnes qui prennent la décision de se mettre dans l’irrégularité en restant plus de 90 jours avec un visa touristique ou de ne pas repartir lorsqu’il sont déboutés du droit d’asile.

A propos de 2 cas médiatisés :
Pour Kenza ils lui accordent un titre de séjour au vu de la situation humaine et tenant compte de la connaissance insuffisante des maires de la réglementation. Depuis le préfet a informé, par une circulaire, les élus et associations des règles. Pour Ouardia ils lui ont donc accordé un récépissé pour lui permettre de passer ses examens, sans préjuger des décisions qui seront prises au cours de l’été.
Pour eux, ces jeunes peuvent venir régulièrement en France en demandant un visa étudiant. Ils leur préconisent de retourner dans leur pays pour demander un visa auprès des consulats, demande qu’ils sont prêts à appuyer. Pour Ester, arrivée mineure, sa mère a une carte de 10 ans, répondu que son père vit au Gabon.

Si la préfecture est mobilisée pour le droit d’asile qui est accordé tous les jours, une demande ne vaut pas droit d’installation (6 cas sur 10 sont refusés).
Des admissions exceptionnelles de séjour sont possibles :
– parents d’enfants français
– circulaire Valls
Regroupement familial, la demande doit être faite avant de venir.

Les représentants du préfet ont écouté les argumentations des membres de la communauté éducative venus présenter la situation de leurs élèves. Ils ont argumenté que les discours variaient entre les demandes aux consulats, ce qu’il y a dans les dossiers et ce qui est dit aux associations (sous entendu – on ne sait pas tout – les migrants sont manipulateurs).
Des évolutions peuvent être possibles pour quelques cas, ils vont regarder les situations signalées.
Ils appliqueront les règles et nous conseillent de ne pas entretenir de faux espoirs et nous demandent de tenir un discours de responsabilité (conseil de repartir…).

Quelques chiffres : 2000 places en CADA + 2000 pour l’hébergement d’urgence. Après les refus de l’OFPRA les déboutés relèvent de l’hébergement d’urgence. 50 places supplémentaires ont été créées pour les personnes qui n’ont pas vocation à rester pour les 90 jours qui doivent leur permettre d’organiser leur retour.
Il ressort de cette audience que le préfet entendra peut être la communauté éducative pour quelques cas présentés lors de l’audience mais qu’il continuera à mener la même politique de régularisations à minima.
Nous continuerons à réclamer que les jeunes puissent continuer leurs études en France et obtiennent pour cela un titre de séjour, qu’ils puissent aussi construire leur avenir dans notre pays.
Nous continuerons à informer et mobiliser lorsque cela sera nécessaire.

Jean-Paul Weiller, Dominique Krempp RESF Rouen