Le Conseil Départemental de l’Education Nationale de Seine-Maritime s’est tenu le 28 septembre 2021 à l’invitation du CD76 pour donner son avis sur les dotations de fonctionnement 2022.
Le CDEN 76, comme tous les ans à la même période, doit donner un avis sur les dotations de fonctionnement versées aux collèges seino-marins par le Conseil Départemental.
De plus, le Conseil Départemental a informé le CDEN de sa nouvelle politique d’équipement informatique des élèves de 6e.
Les élu·e·s de la FSU ont lu en début de la séance la déclaration disponible en bas de cet article.
Dotations Globales de Fonctionnement : un peu plus, mais pas encore assez…
Les annonces du CD76 paraissaient alléchantes : 14,9 millions d’euros pour le fonctionnement des 109 collèges, en légère augmentation (+0,55%) par rapport à 2021. Mais c’est sans tenir compte de l’augmentation du nombre d’élèves (+294). Ainsi, la dotation par élève reste identique à celle de 2021.
Pire, en 2018, chaque élève de collège était doté de 326€ pour assurer le fonctionnement de son établissement. En 2022, ce sera 289€, soit -11,3%. Et s’il fallait tenir compte de l’inflation sur la même période (2018-2022), il faudrait au minimum 345€ pour assurer la même capacité de dépenses de fonctionnement par élève pour les collèges de Seine-Maritime. Cela représente un manque de presque 3 millions d’euros depuis 2018… Et les annonces sur l’augmentation des prix de l’énergie risquent d’avoir un impact sur les dépenses de viabilisation des établissements (chauffage…).
La FSU a fait part de ses inquiétudes et des possibles conséquences de cette dotation qui stagne sur la vie quotidienne des élèves et des personnels dans les collèges de Seine-Maritime.
Pendant ce temps, plus de 8 millions d’euros dorment dans les réserves des établissements. Les services du Conseil Départemental limite les dotations des collèges qui ont trop de réserves. Malheureusement, nous ne pouvons que constater qu’elles sont reparties à la hausse. La FSU ne cesse de rappeler que cet argent public n’a pas à être thésaurisé, et qu’il doit être utilisé pour participer à la scolarité des collégiens, en limitant par exemple l’augmentation des tarifs de demi-pension, ou en permettant aux collégiens de participer à des sorties culturelles ou sportives, après 2 ans de crise sanitaire.
La FSU et la FCPE ont voté CONTRE cette dotation globale de fonctionnement.
UNSA, FO et CGT se sont abstenus.
Un équipement informatique individuel pour les élèves de 6e à la rentrée 2022
Le Président du Conseil Départemental a tenu à présenter lui même cette nouvelle annonce : « le numérique pour l’égalité des chances et favoriser la réussite éducative »… Que de grands mots !
Concrètement, le CD76 prévoit de mettre à disposition de chaque élèves rentrant en 6e à partir de septembre 2022 un équipement informatique individuel (tablette ou ordinateur portable), pour un investissement de 40 millions d’euros sur 4 ans. Les enseignant·e·s et les AESH seraient doté·e·s du même matériel.
La FSU a rappelé que le numérique ne doit être qu’un outil au service des choix pédagogiques des équipes enseignantes, et qu’elle refusera toute intervention de la collectivité territoriale dans le champs de la pratique pédagogique.
La FSU a également rappelé que l’équipement des personnels est de la compétence de l’État-employeur, qui ne fait rien depuis des années, à part cette insultante prime informatique annuelle de 150€.
Enfin, de nombreuses questions sur cette dotation informatique restent pour l’instant sans réponse : choix du matériel, utilisation à la maison, logiciels ou applications fournies, manuels numériques…
La FSU a également rappelé que cette dotation individuelle ne devait pas restreindre les dépenses pour l’entretien et le renouvellement du parc informatique actuellement en place dans les collèges… De plus, la maintenance des matériels et des réseaux ne doit pas faire l’objet d’un recours à un sous-traitant privé comme c’est le cas actuellement, mais bien à des créations de postes relevant de la collectivité.
Voeu de soutien à la scolarité des élèves sans papiers
La FSU, avec RESF, a présenté le vœu suivant :
Les jeunes étrangers, mineurs (avec leurs parents ou pris en charge par l’ASE) ou majeurs, avec ou sans papiers doivent avoir accès à la filière qu’ils souhaitent sans restrictions liées à leur origine ou à leur situation. Leur choix ne doit pas être conditionné à la possibilité d’une future régularisation. Ils doivent être accueillis dignement avec leur famille pour mener à bien leur projet de vie.
Ce vœu a recueilli les voix de la FSU, de la CGT, de FO, de la FCPE et de la PEEP.