Ce discours qui vise à faire croire que des « hordes de miséreux » déferleraient continuellement vers les pays riche du nord, dont la France, est contraire à la réalité. Selon la démographe Catherine Wihtol de Wenden, « sur les 240 millions de migrants internationaux, presque autant se dirigent vers le sud que vers le nord. Ainsi 130millions de personnes vont du sud au nord et du nord au nord et 110millions de gens vont du sud au sud ou du nord au sud » .Par ailleurs, la France n’est pas un pays ouvert à tous les vents, victime de sa générosité envers l’étranger et oubliant les Français. Le nombre d’étrangers présents sur le territoire Français représente depuis les années 1930 un pourcentage stable situé entre 6 et 7 % de la population. Quant au flux des entrées, il montre que la France n’est pas le pays de destination des nouveaux immigrés. D’après l’agence européenne de statistique Eurostat, la France a accueilli 340 000migrants en France en 2014. A peine plus que l’Espagne, pourtant deux fois moins peuplée, et, surtout, bien moins que les 632 000 et 885 000 migrants accueillis respectivement au Royaume-Uni et en Allemagne. On le voit, la France n’accueille pas toute la misère du monde, loin s’en faut .
L’actualité récente démontre d’ailleurs le contraire : c’Est-ce que nous enseigne la tragédie syrienne. Depuis 2011, la répression de la dictature de bachar al-Assad a fait plus de 250 000 mort, et pas moins de 4,3 millions de syriens ont du fuir leur pays. Devant cette situation humaine dramatique, le haut commissariat des nations unies pour les réfugiés ( HCR ) a lancé un appel au pays européens-qui disposent a priori de plus de moyens que les pays de la région-pour qu’ils accueillent davantage de réfugiés syriens. L’Europe mollement embrayé sur cette proposition en proposant un accord de « relocalisation » pour 160 000 réfugiés, dont 30 000 attribués a la France , chiffre dérisoire dont Manuel Valls a décrété qu’il constituait un maximum. Ces chiffre sont à mettre en rapport avec les 1,9 million de réfugiés accueillis par la Turquie et à peu près autant pour la fragile Liban…Au total, 95% des exilés syriens ont trouvé refuge dans cinq pays : les deux cités plus haut, auxquels s’ajoutent l’Egypte, l’Irak et la Jordanie. La misère du monde se déplace en écrasante majorité dans d’autres pays pauvres et la France n’en accueille qu’une part infime alors qu’elle pourrait sans difficulté faire davantage.
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