2020 aura été l’année de nombreux records météorologiques selon l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) : record de chaleur avec une moyenne de 1,2 °C de plus que la valeur préindustrielle, record de températures extrêmes sur mer et en Arctique, record d’étendues consumées par les incendies, record d’ouragans en Atlantique, record de mousson en Inde… A l’heure où l’on multiplie les déclarations d’urgence climatique, le projet de loi « de lutte contre le dérèglement climatique » apparaît comme une coquille vide. Ce n’est que le 10 février que, dépouillé de ce qui faisait sa force et après avoir été maintes fois repoussé, il passera enfin devant le conseil des ministres.

Mais que peut-on en attendre ? Le texte initial était le fruit du long travail de réflexion de la Convention Citoyenne. A cette heure, ses propositions ont été amoindries, retirées, remises à plus tard, truffées de dérogations : ce détricotage a été dénoncé par ses membres eux-mêmes dès décembre face au président. Il montre le peu d’ambition en la matière du gouvernement et la main mise des lobbies, commerciaux, industriels et agricoles, sur ces questions. Devant ces atermoiements et ces pas de côté, il n’est pas étonnant de voir le Conseil d’état lui-même, lui demander, jeudi 14 janvier, de justifier si son action climatique « est compatible avec le respect de la trajectoire de réduction choisie pour atteindre les objectifs fixés pour 2030 ».

S’il faut dresser un bilan, les 149 propositions n’auront pas été un échec. Cette expérience civique a surpris par son sérieux et ses convictions. Multiplier les conventions aux différentes échelles de la citoyenneté, peut être un levier. C’est donner le moyen à notre société de véritablement s’approprier les problématiques plurielles et complexes liées au réchauffement climatique et à l’anthropocène, et ainsi lui permettre d’exercer une vraie pression sur les pouvoirs politiques.

La FSU76 se joint à la démarche des organisations de la Coalition Climat qui ont soumis un projet de Convention Citoyenne Normande au Conseil Régional. Hervé Morin (président de Région), ouvert à la proposition, a accepté la création d’un groupe de travail tripartite comprenant les représentants de la région Normandie, le GIEC normand, les militants à l’initiative afin d’établir un projet d’assemblée qui inclurait, en plus de ceux-là, des citoyens de la société normande dans son ensemble, tirés au sort.