« Patriotisme industriel » et «  protection de l’environnement », deux concepts répétés à l’envi par le gouvernement pour justifier les somptueux cadeaux faits aux grandes entreprises : 100 milliards d’exonérations de cotisations et de baisses d’impôts supplémentaires, la possibilité de remettre en cause le temps de travail, les niveaux de salaire… Une politique dont nous connaissons l’efficacité.

Comme pour le confirmer, l’encre du plan de relance à peine sèche, au prétexte de la crise sanitaire (quelle aubaine), les projets de restructurations, de délocalisations et de fermetures de sites industriels se multiplient.

Il est une entreprise qui, à elle seule, symbolise toute l’ambivalence de ce discours : la papeterie de la Chapelle Darbay. En pointe dans le processus de recyclage et de la production de papier, l’usine, qui dégage pourtant des bénéfices, est aujourd’hui en vente et les 288 salariés qui la faisaient vivre licenciés. Le groupe UPM, qui exploite plusieurs sites en Europe, a décidé de transférer sa production sur l’un d’eux en Angleterre.

Engagés dans une course contre la montre

Une situation banale, direz-vous… Si ce n’est la détermination dont font preuve les salariés avec leur syndicat CGT et la population du territoire. Mobilisés, ils ont obtenu que leur outil de travail ne soit pas démantelé pendant un an pour permettre à repreneur de se faire connaître. Sans attendre cette éventualité, ils ont élaboré un projet viable qui allie modernisation, diversification, développement industriel et protection de la nature.

Aujourd’hui, ils sont engagés dans une course contre la montre pour faire partager ce projet auprès des collectivités locales, du gouvernement et des décideurs.

Mise en place d’une mission parlementaire à l’assemblée nationale

Une mobilisation qui leur a permis de gagner la création d’une commission industrielle préfectorale réunissant les différents acteurs de la filière collecte, du tri-recyclage des vieux papiers, les différents service de l’État en région, la région Normandie, ainsi que des élus du département de Seine-Maritime.

La manifestation qu’ils ont organisé le 1er juillet dernier à Paris pour défendre leur dossier auprès du ministère de l’Économie a permis la mise en place d’une mission parlementaire à l’Assemblée nationale pour étudier l’évolution du recyclage des papiers graphiques en France.

Collectif « Plus jamais ça ! »

Le collectif « Plus jamais ça ! » dont la FSU fait partie vient soutenir les salariés de la chapelle Darblay ce vendredi 16 octobre après-midi. Seront présent-e-s de nombreuses et nombreux responsables nationaux issu-e-s d’associations ou d’organisations syndicales : Amis de la Terre, ATTAC, CGT, Confédération Paysanne, FSU, Greenpeace, …

  • De 14h à 14h30-15h : visite du site industriel.
  • A partir de 15h : débat sur place avec conférence de presse. Des élus locaux et nationaux ont été conviés pour échanger.

 

Pas à pas, les salariés de la chapelle Darbay, avec la CGT, construisent un avenir en avançant vers une prise en compte de leur projet industriel, tourné vers la prise en compte des sujets sociaux et environnementaux.

C’est l’histoire de cette lutte toujours en cours et de cette démarche que vous raconte ce petit film d’animation.