Contre la loi PACTE : des privatisations iniques

Le gouvernement a fait adopter le 23 mai 2019 la loi pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises ) qui prévoit entre autres dispositions néolibérales, la privatisation de trois grands groupes publics : Engie (ex GDF Suez), la Française des Jeux (FDJ) et Aéroports de Paris (ADP). Par ces privatisations, le gouvernement décide que la collectivité se passera désormais d’entreprises en bonne santé économique, qui chaque année rapportent entre 800 millions et un milliard d’euros au budget. Ces privatisations forment un cadeau inespéré aux marchés financiers, puisque les investisseurs trouvent là un placement rentable. La conséquence de cette cession sera un rétrécissement des ressources qui servent à financer notamment les services publics.

Cette loi, voulue par Macron et son gouvernement, est dictée par une logique économique à courte vue : il s’agit de dégager des ressources à tout prix pour désendetter l’État, sans jamais questionner la légitimité de la dette en matière d’investissement durable. Par ailleurs, en renonçant à contrôler des entreprises comme Engie ou ADP, l’État se prive de leviers d’actions essentiels sur la question environnementale! Les activités induites sont en effet fortement génératrices de gaz à effet de serre et on un impact significatif en termes de réchauffement climatique.

Pour faire échec aux privatisations, gagner le RIP

A l’initiative de 248 parlementaires, qui refusent la décision inique de privatiser ADP, une proposition de référendum d’initiative partagée, a été adoptée. Si 4,7 millions de signatures sont recueillies en neuf mois, le parlement devra se prononcer dans un délai de 6 mois sur cette proposition. Si le Sénat et l’Assemblée Nationale ne se mettent pas d’accord sur cette proposition, alors le président de la République sera tenu d’organiser un référendum sur la privatisation d’ADP, ce qui serait un échec grave à ses projets.

La procédure du RIP est lourde et complexe, elle est restreinte aux seul-es citoyen-nes inscrit-es sur les listes électorales et ne permet pas à tou-t-es les habitant-es du pays de faire entendre leur voix sur une question aux enjeux sociaux et environnementaux déterminants. Toutefois, obtenir 4,7 millions de signatures serait une victoire importante pour lancer dans le pays un profond débat sur les choix néolibéraux du gouvernement. C’est pourquoi la FSU 76 appelle tou-te-s ses adhérent-es et la population à s’emparer de cette question et à appuyer la proposition de RIP sur le site dédié du ministère de l’intérieur, à cette adresse : https://www.referendum.interieur.gouv.fr/soutien/etape-1

Sur ce dossier, comme sur les autres, la mobilisation collective est déterminante pour faire reculer le gouvernement et obtenir des politiques qui servent réellement l’intérêt général, la justice sociale et la justice climatique. Signez et faites signer pour le RIP, contre la privatisation d’ADP !