Communiqué de la section académique SNASUB-FSU de Rouen
La réunion du 28 août dernier des cadres des académies de Caen et de Rouen au CID de Deauville en présence du recteur Rolland avait pour objet la mise en œuvre de la réforme territoriale appliquée à l’éducation nationale.
La fusion des académies est perçue négativement par une grande majorité de personnels qui craignent à juste titre des économies d’échelle, la réduction des effectifs à court ou moyen terme, la concentration des moyens sur quelques points du territoire.
Accès complexifié et éloignement des services de l’Etat
Le projet de fusion, avec un calendrier de mise en œuvre au 1er janvier 2020 dénote d’une volonté d’avancer à marche forcée et de rejeter toute alternative. Cette fusion verra, à l’instar de ce qui s’est passé pour d’autres services de l’Etat, pour la collectivité régionale ou le réseau Canopé, une perte d’expertise et de connaissance fine des spécificités de chaque territoire. Cela au détriment de la qualité de la réponse de l’Etat aux besoins de nos concitoyen-ne-s, en particulier celui des publics les plus fragiles : un accès simple et de proximité aux services de l’Etat pour voir leurs droits assurés.
Des services déconcentrés déstabilisés
Nous en sommes convaincus, les phénomènes de doublons, soulignés par l’audit, entraînerons la réduction du nombre des personnels affectés en services déconcentrés. Les fusions de services entre les deux Rectorats conduiront à l’obligation pour les personnels de se reconvertir vers d’autres missions à défaut de « choisir » une mobilité géographique. Les personnels y perdront leur identité professionnelle, verront l’expertise qu’ils ont développé au cours de plusieurs années d’exercice jetées aux orties. Les personnels d’encadrement de ces services bi sites deviendront des VRP, naviguant au gré de l’autoroute A13. Le bilan du fonctionnement de la DIAFPIC est négatif et représente un contre-modèle d’un véritable service normalement constitué.
Des EPLE à flux tendu, des spécificités territoriales oubliées
Les EPLE verront leurs interlocuteurs de proximité perdre la connaissance fine des territoires et de leurs spécificités. Bien que nous partagions tous le nom « Normandie », les besoins de Gisors à Cherbourg, et de Eu à Alençon sont spécifiques à chaque territoire et appellent à une réponse adaptée pour les directions des établissements. Nous avons la crainte, au vu de ce qui a pu se passer pour les lycées avec les services du Conseil Régional, que l’on aille vers une uniformisation des réponses au mépris des besoins de chaque établissement ou bassin d’éducation. Les mutualisations, nous n’en doutons pas, transféreront des charges de travail vers les EPLE dont les personnels et les directions sont déjà à flux plus que tendu, à l’instar de ce qui s’est déjà produit.
Le SNASUB-FSU, avec sa fédération la FSU, se mobilise dans la lutte contre la fusion des académies, pour pour promouvoir un vrai service public d’éducation au plus près de nos concitoyen-ne-s.
Le 04/09/2018