Saborder les garanties collectives au profit de l’individualisation
« Le modèle social du XXIème siècle » mis en exergue par le gouvernement est un leurre.
Il consiste à saborder toutes les garanties collectives au profit de l’individualisation, du renvoi à chacun de la responsabilité de son avenir, de sa retraite, de sa protection sociale…
La Fonction publique est garante du principe d’égalité entre les citoyens. Elle symbolise donc ce que le pouvoir actuel souhaite mettre à mal.
Le Service Public d’Éducation, censé rester prioritaire n’échappe évidemment pas à la tourmente. A travers les mesures prises par le ministre se dessine un projet éducatif ségrégatif, valorisant les élites et oubliant les autres.
4500 postes supprimés dans la Fonction Publique (dont 2650 dans l’Éducation)
Parallèlement, des suppressions d’emploi sont programmées alors même que le nombre d’élèves augmente. Cela augure des conditions de travail plus difficiles pour toutes les catégories de personnels. Le ministère refuse de revaloriser nos professions mais entend développer les heures supplémentaires et individualiser les rémunérations. La réduction envisagée du périmètre des CAP et des CHSCT est conçue pour faciliter cela. Les « réformes » s’enchaînent avec le double objectif de réduire les coûts et de mettre le système en tension permanente et en concurrence perpétuelle : les lycées, les collègues par l’individualisation des carrières et les élèves via parcoursup…
Peser pour imposer une autre logique
Ces attaques visent à désarticuler clairement le Service public et à changer chez les usagers la perception de celui-ci. Il est donc primordial que nous pesions pour inverser la logique en mobilisant largement les fonctionnaires et les usagers. La mobilisation contre ces mesures doit aussi se faire en positif. Il nous faut promouvoir un projet de Service public d’Éducation émancipateur au service des élèves. Nous devons porter un projet qui reprenne la démocratisation du système éducatif avec pour objectif d’élever le niveau général de qualifications. C’est indispensable si nous souhaitons une nation de citoyens conscients de l’intérêt général et à même de relever les défis de ce siècle tel que le changement climatique.
Un plan d’action dans la durée
La FSU et ses syndicats nationaux inscrivent cette mobilisation dans la durée. Face à un gouvernement sourd aux attentes des acteurs du Service public, des usagers et des citoyens, seul un mouvement unitaire agrégeant les synergies sera capable de peser. L’action du 12 novembre que nous souhaitons la plus unitaire et la plus large possible s’inscrit dans cette optique. La FSU est d’ores et déjà porteuse de la nécessité d’une réunion des fédérations de fonctionnaires en décembre afin de mettre en place une action Fonction publique début 2019, intégrant la question des retraites.
Le 12 novembre est une étape importante pour gagner
L’action de grève et de manifestations du 12 novembre est donc une étape importante dans le dispositif d’actions que nous souhaitons mettre en œuvre pour imposer d’autres choix à cette majorité politique sourde aux aspirations. Le pouvoir a de moins en moins de soutiens suite à l’absence de résultats de sa politique. Les affaires estivales et la compréhension croissante par la population du caractère régressif de sa politique poursuivent cet affaiblissement.
Nous pouvons donc gagner et imposer d’autres choix, alors toutes et tous en grève et en manifestations le 12 novembre.