ROUEN : Départ 10h30 place Saint Sever, direction Hôtel de ville de Rouen.

Urgence climatique ? La reterritorialisation est la priorité !

(Texte adopté par le congrès départemental de la FSU le 20 novembre)

La crise écologique est systémique. Les mots ont un sens. Cela signifie qu’elle doit être première dans la construction de notre orientation syndicale tant dans la définition de notre conception de la transformation sociale que dans celle du système éducatif et le fonctionnement de tous les services publics.

La fin du monde, la fin du mois

Amorcée sur le refus de paiement d’une taxe sur l’essence, la crise des gilets jaunes a montré l’impossibilité de faire face à la crise écologique sans prendre en compte les conditions de vie réelles des personnes. Le slogan « la fin du monde, la fin du mois » doit être entendu comme un appel à construire une transition écologique soutenable et socialement acceptable. Il pose clairement la question des inégalités dont celles d’accès aux services publics, celle du financement de cette transition donc de la redistribution des richesses notamment par la fiscalité.

Enjeux de (re)territorialisation

Faire face à la transition écologique, c’est réduire notamment la consommation d’énergie, les déchets. Cela suppose une réhabilitation massive des logements qui peut être assurée par des mécanismes tels le tiers payant (à facture égale, baisse des consommations !) cautionné par des banques publiques comme la caisse de dépôt et consignations, les banques publiques d’investissement dont il faut revoir les statuts pour leur permettre de se refinancer auprès de la banque centrale européenne.

Il faut en finir avec le PIB. Les indices de développement durable de l’ONU doivent devenir la norme pour l’ensemble des acteurs économiques, politiques et sociaux.

Faire face à la transition écologique, c’est aussi augmenter tout ce qui favorise une amélioration du bilan carbone : les circuits courts, la gestion des déchets, le développement des pratiques de mise en commun d’équipements, les jardins partagés ou urbains. Ce qu’il faut penser, c’est une économie du lien c’est-à-dire une économie qui favorise les synergies à l’échelle locale, l’économie sociale et solidaire. La FSU doit développer ces liens avec cette économie qui privilégie le monde associatif. Les enjeux sont à toutes les échelles, mondiale comme locale. C’est donc localement qu’il faut anticiper les nécessaires médiations, les outils visant à développer autonomie et coopérations. C’est enfin une révision complète des procédures d’enquêtes publiques qui autorisent une prise en compte réel des avis citoyens et qui doit favoriser une véritable démocratie locale. Sans mésestimer les apports potentiels des plateformes collaboratives, la tentation du tout dématérialisé est une impasse qui conduit à la fragmentation sociale et spatiale voire à la violence. Le maintien de services publics sur l’ensemble des territoires est une condition de réussite de la transition écologique à la fois comme facteurs de réduction des inégalités mais aussi pour réduire le bilan carbone.