L’université de Rouen, qui accueille cette année 29000 étudiants (en hausse continue depuis plusieurs années), est en crise puisque sa direction a proposé, dans le cadre de la campagne d’emplois 2017, de geler les 3/4 des postes d’enseignants-chercheurs et une bonne partie des postes BIATSS.
Les supports de ces postes ne sont pas (encore) supprimés mais ce sont des vacataires et des contractuels qui assumeront les heures de cours et les missions administratives et techniques, alors que l’université emploie déjà plus de 30% de contractuels. Ce sont donc autant de perspectives d’embauche pour les étudiants que nous formons, les doctorants en particulier, qui ne se réaliseront pas. Pourtant, le fonds de roulement est d’environ 23 M€, ce qui est tout-à-fait conséquent, mais le ministère interdit l’utilisation de cette réserve pour participer au financement des postes nécessaires.
Dans le même temps, le budget 2017 est fortement amputé par des charges immobilières disproportionnées (entretien d’un bâtiment qui aurait dû être détruit, mise en conformité d’un nouveau bâtiment dont la Région avait la maîtrise d’ouvrage mais dont elle ne veut plus assumer les défauts de construction). Par ailleurs, le ministère ne finance toujours pas la totalité des dépenses de masse salariale des personnels, y compris les titulaires, et il reprend une partie de sa dotation pour « le redressement des comptes publics ». Il manque donc près de 4 M€ par rapport à sa dotation théorique.
Face à cette situation, les personnels et les étudiants, à l’appel de la FSU, la CGT, l’UNEF et Sud-Étudiants se mobilisent. Ils ont bloqué le Conseil d’Administration du 9 décembre qui devait délibérer sur ces mesures d’austérité et ils entendent bien se faire entendre à nouveau en janvier.
Pierre Emmanuelle BERCHE